Sur la route des phares

23/09/2024

Sur la route des phares

Jour 1

La première étape de mon voyage commence, dans le Finistère sud, par une curiosité : la Roche Percée située non loin de la plage de Kerveltrec et accessible via le GR34, aussi appelé le sentier des douaniers. Pour éviter que la Roche Percée ne se dégrade avec le temps, elle a été consolidée, de ce fait son aspect n'est plus tout à fait naturel... 

Cet endroit du littoral recèle également de nombreuses criques de sables blancs et aux eaux turquoise comme celle de la plage de Bot-Conan et son kiosque du Château du même nom.


En longeant la côte vers l'ouest, je rejoins la ville de Bénodet et son emblématique phare de la pyramide qui domine la baie. Construit en 1872 dans la ville, et haut de 48 mètres, ce phare est visible depuis l'archipel des Glénans à plus de 20 km de la terre ferme !

Sur la rive opposée, à l'embouchure du fleuve Odet, se dresse la maison phare de Sainte-Marine. Construite sur la pointe de Combrit en 1885, sa tour carrée mesure 13,20 mètres de hauteur.

En longeant la côte vers le sud-ouest, je découvre La tourelle des Perdrix située en mer à l'entrée du port de pêche de Loctudy. L'actuelle tourelle de 17,40 m fut mise en fonction en 1918. D'abord peinte en rouge, elle fut revêtue de ses célèbres damiers noirs et blancs, 64 au total, en 1947. 

Je continue ma route, toujours plus à l'ouest, vers le phare d'Eckmühl, situé à la pointe de Penmarc'h. Inauguré en 1897, Il s'élève à 65m au-dessus du niveau de la mer et il faut gravir 307 marches pour accéder à sa lanterne. Les visiteurs ont, quant à eux, la possibilité d'accéder à la plateforme, 290 marches quand même, qui offre une vue imprenable sur toute la Baie d'Audierne.

Ses murs sont entièrement bâtis en pierre de Kersanton et la paroi interne de sa cage d'escalier est recouverte de plaques d'opaline, superbe !

Tous les ans, au mois d'août, le Club Athlétique Bigouden organise une épreuve insolite : le championnat du monde de la montée du phare d'Eckmühl. Il s'agit d'une course contre la montre, avec un départ toutes les minutes. 

Dernière étape du jour, Le phare du Raoulic, fièrement dressé sur le musoir de la digue dite "Môle du Raoulic", et situé à l'embouchure du Goyen. La digue est une jetée de 215 mètres de longueur qui marque l'entrée du port d'Audierne. Le phare, mis en service en 1856 est une tourelle cylindrique en granite de 9,20m de hauteur. 

Après les belles lumières de fin d'après-midi, je retourne sur la digue après diner pour saisir les superbes couleurs de l'heure dorée et de l'heure bleue. Assurément le plus beau spot de la journée sur le plan photographique.

22h00 : la lune se lève, la journée se termine après avoir arpenté 12 km de GR et sentiers côtiers.

Jour 2

6h30 sur la digue de nouveau... cette fois-ci pour saisir l'heure bleue du matin par une température bien fraiche pour la saison, 6° ! La digue est déserte, seuls les moteurs de quelques navires de pêche sortant en mer viennent rompre le silence... La baie d'Audierne s'éveille dans un bleu azur empreint de sérénité. Le temps marque une pause l'espace de quelques minutes.


Deux pêcheurs, me saluent, et s'installent dans le silence et froid matinal. Le soleil se lève doucement, l'heure bleue s'estompe pour laisser place à l'heure dorée qui vient baigner la digue de lumières chaudes et flamboyantes. 

9h00 : je suis le premier et seul à la pointe du raz. L'endroit est redouté par les marins et réputé pour ses ses tempêtes spectaculaires, en témoigne la baie des naufragés toute proche. La mer est belle, la visibilité bonne et on aperçoit facilement le phare de la vieille au premier plan et l'île de Saint et son phare de Goulenez au second plan.


Je remonte maintenant au nord vers la pointe du Van. Il me faut emprunter les sentiers côtiers pour accéder à la chapelle Saint-They, au bord de la falaise. La chapelle, qui domine la Baie des Trépassés, a été entièrement rebâtie au XVIIème siècle et restaurée au XIXème siècle. 

La fontaine Saint-Mathieu située un peu au-dessus de la chapelle fut construite en 1757, mais détruite lors du remembrement des années 1960, elle fut remontée en 1992. 

La Bretagne étant une terre de légende, la chapelle Saint-They à la sienne...

On prétend que la cloche de la chapelle Saint-They sonnait d'elle-même pour avertir les barques en danger, de se mettre sous la protection du saint.

Je poursuis le sentier côtier jusqu'à la pointe du Van et découvre une vue superbe sur la pointe de Castelmeur.


Je remonte la côte vers l'est pour rejoindre une crique où se cache la plage de Théolen, un petit joyau de sable blanc et aux eaux turquoise. 

Je poursuis ma route toujours plus à l'est pour découvrir la plage de la pointe Beuzec-Cap-Sizun. Le lieu se mérite ... difficile d'accès. Il faut emprunter un sentier où les arbres forment une voute naturelle si basse qu'il faut parfois se baisser pour avancer... puis descendre un chemin à flanc de falaise. Mais l'effort est récompensé lorsque l'on débouche sur cet écrin naturel. Là encore ... eaux turquoise, sable blanc et vue magnifique sur la presqu'île de Crozon par beau temps.

Ma dernière étape de la journée, et point final de mon voyage dans le Finistère sud, est le phare du Millier. il faut environ 20 minutes de marche du parking pour y accéder. Cette maison phare, mise en service le 15 mars 1881 et construite au bord de la falaise, se présente sous la forme d'une tour à demi encastrée dans la maison du gardien. La lanterne est perchée à 34 mètres au-dessus de la mer.

Mon voyage dans le Finistère sud se termine après avoir arpenté près de 26 km de sentiers côtiers en deux jours. Le Finistère est définitivement une terre de jeu extraordinaire pour un photographe.